Economie circulaire : quand tourner en rond devient une vertu, voire plus, une nécessité !

L’année 2021 devrait constituer un virage important dans la conception des politiques et de l’action publiques : une crise économique, elle-même consécutive à une crise sanitaire mondiale est venue mettre en exergue la nécessité d’accélérer les actions pour une société plus durable, économe en ressources, plus autonome et in fine plus juste.

Une série de réponses macro-économiques, essentielles à court terme, a été mise en place, en Europe comme en France et dans les Régions. Ainsi, plusieurs lois, plans ou stratégies sectorielles ont été adoptées pendant la « période COVID 19 », sur les thèmes de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, de la diminution de la consommation énergétique, de l’amélioration de la production d’énergie renouvelable, de l’alimentation, etc. Ils ont été déployés à différentes échelles géographiques (UE, France, Régions, territoires) et en direction de différentes populations cibles (entreprises, entités publiques, ménages, etc.). Pour ne prendre que les dispositifs gérés par l’ADEME, ce sont par exemple près de 1,3 Mrds Euros qui devraient accompagner sur 3 ans (2020-2022) la décarbonation de l’économie, le renouvellement urbain, l’économie circulaire, la stratégie hydrogène vert et l’agroécologie.

Economie circulaire : 7-pilliers

Au-delà de ces réponses urgentes, cette crise a mis sur le devant de la scène l’importance de consolider pour le moyen et long terme le cadre législatif, les stratégies et les programmes d’actions en faveur d’une plus grande prise en compte de l’impact des activités humaines. À ce titre, l’AGEC (loi relative à la « Lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire »¹), apparaît comme l’une des plus ambitieuses d’entre elles. Transcription du plan européen², elle est ambitieuse, car elle permet de dépasser la problématique de la gestion des déchets pour embrasser celle des ressources dans leur ensemble. Elle est ambitieuse car elle vise les fameux « modèles » eux-mêmes (modèles de production et de consommation afin de réduire les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat). Mais ces évolutions sont difficiles à opérer. Le changement de modèle économique pour les entreprises est tout d’abord un exercice difficile en raison de la place prépondérante, en son sein, des motivations financières.

Il faut donc un intérêt puissant pour conduire de telles modifications comme l’évolution de statuts intégrant la notion d’entreprise à mission.

Il est aussi difficile pour des raisons d’organisation et de process (conception et production) et des raisons psychosociologiques et comportementales : les organisations qui ont été mises en place (dans l’entreprise, en matière de services publics, dans la vie de tous les jours, etc.) ont façonné des organisations, une culture et des comportements qu’il est difficile là aussi de bouleverser.

Ainsi, opérer une transition vers de nouveaux modèles demande du temps (pour amortir les investissements, trouver de nouveaux équilibres économiques, etc.) mais aussi une adhésion de la part des chefs d’entreprises, des actionnaires et des acteurs publics. Il faut par ailleurs, en tant qu’individu (citoyen ou consommateur), s’habituer à de nouveaux usages, un nouveau mode de vie ou de consommation, avoir des réflexes différents, des changements qui peuvent représenter pour la majorité d’entre nous « un effort » d’autant plus important que depuis plusieurs décennies, nos modes de vie ont bénéficié de progrès technologiques constants et d’une offre de produits et services sans cesse augmentée. 

Il est aussi difficile pour des raisons d’organisation et de process (conception et production) et des raisons psychosociologiques et comportementales : les organisations qui ont été mises en place (dans l’entreprise, en matière de services publics, dans la vie de tous les jours, etc.) ont façonné des organisations, une culture et des comportements qu’il est difficile là aussi de bouleverser.

Ainsi, opérer une transition vers de nouveaux modèles demande du temps (pour amortir les investissements, trouver de nouveaux équilibres économiques, etc.) mais aussi une adhésion de la part des chefs d’entreprises, des actionnaires et des acteurs publics. Il faut par ailleurs, en tant qu’individu (citoyen ou consommateur), s’habituer à de nouveaux usages, un nouveau mode de vie ou de consommation, avoir des réflexes différents, des changements qui peuvent représenter pour la majorité d’entre nous « un effort » d’autant plus important que depuis plusieurs décennies, nos modes de vie ont bénéficié de progrès technologiques constants et d’une offre de produits et services sans cesse augmentée.

Il y a là un important défi, mais aussi une source de mobilisation, voire de motivation pour les habitants et les acteurs dans les territoires : l’article 109 de la loi AGEC confirme d’ailleurs le rôle de coordination et d’animation des collectivités régionales et territoriales, en particulier en matière d’écologie industrielle et territoriale.

¹Loi n° 2020-105 du 10 février 2020

²Transposition du Paquet Economie Circulaire de l’Union européenne publié au Journal Officiel de l’Union européenne du 14 juin 2018 et inscription dans le nouveau plan européen d’action pour l’économie circulaire (adopté en mars 2020), qui constitue l’un des principaux éléments du pacte vert pour l’Europe

Jacques CARRILLO, 

Associé Edater