Les collectivités françaises accélèrent et prennent le tournant de la transition énergétique et écologique
À l’été 2021, le GIEC a dévoilé un nouveau rapport alarmant :
« le dérèglement climatique est généralisé, rapide et s’intensifie. L’impact de l’homme sur le changement climatique est sans équivoque. Il est désormais indiscutable que les activités humaines sont à l’origine du changement climatique mondial avec l’effet réchauffant des gaz à effet de serre »
Selon ces mêmes experts, « les trois quarts des leviers d’action pour réussir la transition écologique sont territoriaux et doivent être mis en œuvre par les collectivités locales ».
À ce titre, la Stratégie Nationale Bas Carbone adoptée par la France en mars 2020 prévoit que les Régions jouent un rôle majeur dans la traduction concrète des politiques climatiques. Cette traduction passe notamment par les Schémas régionaux d’aménagement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) qui permettent d’adapter aux réalités locales les ambitions et les objectifs nationaux.
Nos territoires sont déjà en transition !
La plupart des Régions françaises ont démarré divers chantiers d’élaboration de feuille de route politique visant à accélérer l’ensemble des transitions : énergétique, écologique, climatique, numérique, économique et sociale.
En effet, parmi les chantiers les plus emblématiques et les plus structurés à ce jour, nous pouvons citer les programmes mis en œuvre par la Bretagne avec la Breizh COP, par la Nouvelle Aquitaine avec NéoTerra ou encore par la Région Sud avec une COP d’avance, le Pacte Vert de la Région Occitanie. Récemment, plusieurs Régions (Grand Est, Occitanie, Bretagne, …) ont même décidé de transformer leur budget en « budget vert » selon la méthodologie développée par I4CE.
Les autres collectivités locales infrarégionales ne sont pas en reste et ont également pris ce tournant, notamment grâce à la mise en place des Contrats de Relance et de Transition Écologique (CRTE) qui ont pour objectif d’accélérer la relance et d’accompagner les transitions écologique, démographique, numérique et économique dans les territoires.
Le point commun de tous ces projets ? Une véritable volonté politique et stratégique d’accélérer et de faire de leurs territoires des précurseurs en termes de neutralité carbone des industries et des entreprises, du développement de l’agroécologie, de soutien aux activités écotouristiques, de faire des territoires zéro-déchets, de permettre une alimentation saine, durable et accessible à tous…
En effet, notre modèle de développement économique et social fondé sur une utilisation massive des ressources fossiles, d’une économie productiviste et d’une société surconsommatrice à la recherche en continu d’une croissance infinie est remis en question depuis maintenant plusieurs années.
La place de l’énergie, des modes de production et de consommation dans l’histoire de notre société est telle que la transition énergétique et écologique questionne nos modes de fonctionnement et de vie. Des choix sont donc à faire sur l’ensemble des domaines des politiques publiques. Citons Michael Mann, climatologue américain, qui considère que « chaque tonne de carbone que nous ne brûlons pas rend notre avenir meilleur. C’est une façon intéressante d’aborder le problème ».
On constate ainsi qu’il existe une véritable volonté des acteurs, et notamment des collectivités territoriales, de faire de leur territoire une économie et une société raisonnées, moins carbonées, plus résilientes et apaisées.
Vaste chantier, qui demande de la méthode, des outils et des moyens financiers importants et qui ne peut se faire que de manière collaborative.
La crise sanitaire, un accélérateur du changement ?
Avec la crise sanitaire, économique et sociale due au COVID-19, ces chantiers se sont retrouvés au-devant de la scène et au milieu du viseur du « monde d’après ». On constate depuis quelques mois une véritable accélération (communication importante, lancement d’actions concrètes…), comme si la crise avait pu être un catalyseur de la mise en œuvre de ces feuilles de route à toutes les échelles des collectivités qui désormais œuvrent à cette transition.
La crise actuelle est d’une ampleur telle, que l’État, avec le soutien de l’Union européenne a déployé sur l’ensemble du territoire et piloté en partie par les Régions, un plan de relance de 100 milliards d’Euros. D’après le gouvernement, la relance sera verte, sociale et territoriale avec un objectif écologique clair et puissant, « faire de la France la première grande économie décarbonée européenne ». Pour ce faire, le plan de relance consacrera 30 milliards d’Euros sur quatre secteurs prioritaires : la rénovation énergétique des bâtiments, les transports, la transition agricole et l’énergie.
Ainsi, plusieurs lois, plans ou stratégies sectorielles ont été adoptées pendant la « période COVID 19 », sur les thèmes de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, de la diminution de la consommation énergétique, de l’amélioration de la production d’énergie renouvelable, de l’alimentation, etc. et ceci avec une application à différentes échelles géographiques (UE, France, Régions, territoires) et en direction de différentes populations cibles (entreprises, entités publiques, ménages, etc.). Mais l’AGEC (loi relative à la « Lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire » du 10 février 2020) apparait comme l’une des plus ambitieuses d’entre elles. Elle est ambitieuse, car elle vise à la fois les modèles eux-mêmes. Or ceux-ci sont difficiles à modifier structurellement. Le changement est tout d’abord un exercice difficile en raison de la place prépondérante, en leur sein, des motivations économiques et financières. Il faut donc un intérêt aussi puissant pour conduire à un changement de modèle. Il est aussi difficile pour des raisons psychosociologiques et comportementales : les organisations qui ont été mises en place (dans l’entreprise, en matière de services publics, dans la vie de tous les jours, etc.) ont façonné une culture et des comportements qu’il est difficile là aussi de bouleverser.
L’énergie de l’espoir
Ainsi, opérer une transition vers un nouveau modèle demande du temps (pour amortir les investissements, trouver de nouveaux équilibres économiques, etc.) mais aussi une adhésion de la part des chefs d’entreprises, des acteurs publics, de la population, des consommateurs.
Il faut s’habituer à de nouveaux usages, un nouveau mode de vie ou de consommation, avoir des réflexes différents, des changements qui peuvent représenter pour la majorité d’entre nous « un effort » d’autant plus important que depuis plusieurs décennies, nos modes de vie ont bénéficié de progrès technologiques majeurs et d’une offre de produits et services sans cesse augmentée.
Face aux messages et à ces rapports (à juste titre) alarmistes sur la situation de notre planète, nous nous devons d’être conscient de ces enjeux et de ne pas se résigner. Nous devons être acteur de ce mouvement de fond si important pour l’avenir de notre planète, mais aussi de notre bien-être.
Au moment où nous rédigeons ces quelques lignes, EDATER réalise son premier bilan carbone avec pour objectif d’amener notre entreprise vers la neutralité le plus rapidement possible.
Notre équipe est ainsi fortement engagée à travers plusieurs projets et missions visant à accompagner les collectivités dans cette transition et ce mouvement (mise en place d’un budget vert, rédaction d’une stratégie d’économie circulaire, l’adaptation de filières au changement climatique, l’évaluation des politiques publiques en matière d’énergies renouvelables, mise en place des CRTE, formation aux enjeux environnementaux…).